광고환영

광고문의환영

La Corée du Sud Face aux Divisions Politiques sur les Réformes

Crise Politique en Corée du Sud : Divisions Profondes et Réformes Controversées

Korean Politics

20 septembre 2025 - Le paysage politique sud-coréen fait face à des divisions profondes alors que le gouvernement pousse des réformes controversées qui divisent non seulement l'Assemblée nationale mais également l'opinion publique. Cette crise politique sans précédent depuis l'impeachment de Park Geun-hye en 2017 menace la stabilité institutionnelle du pays et interroge sur l'avenir des réformes structurelles nécessaires à la modernisation de l'État.

Pour les lecteurs français, cela rappelle les tensions lors des grandes réformes constitutionnelles françaises, notamment lors du passage au quinquennat ou des débats sur la réforme des retraites. Comme en France, les réformes institutionnelles en Corée du Sud suscitent des passions et révèlent les clivages profonds de la société.

L'opposition a vivement critiqué les politiques économiques du gouvernement, dénonçant un autoritarisme croissant et une dérive présidentielle qui rappelle les heures sombres de la dictature militaire. Ces accusations, bien qu'excessives selon les observateurs internationaux, révèlent l'ampleur de la crise de confiance qui secoue les institutions démocratiques sud-coréennes.

Contexte Historique : De la Démocratie Fragile à la Polarisation Actuelle

La Corée du Sud n'a accédé à la démocratie qu'en 1987, après des décennies de régimes autoritaires. Cette jeune démocratie, bien que consolidée, reste marquée par une culture politique conflictuelle où l'alternance se fait souvent dans la douleur. Depuis 1987, aucun président sortant n'a échappé aux poursuites judiciaires, illustrant la difficulté du pays à pacifier ses débats politiques.

Le président actuel, élu en 2022 avec une majorité relative de 48,6% des voix, gouverne avec une Assemblée nationale majoritairement hostile. Cette cohabitation forcée, similaire aux périodes de cohabitation française, complique considérablement l'action gouvernementale et exacerbe les tensions politiques.

Les sondages récents révèlent une chute spectaculaire de la popularité présidentielle, passée de 52% lors de l'investiture à seulement 28% en septembre 2025. Cette érosion rapide s'explique par l'accumulation de crises : inflation persistante, scandales de corruption impliquant l'entourage présidentiel, et gestion controversée des relations avec la Corée du Nord.

Les Réformes en Question : Entre Nécessité et Résistance

Le gouvernement a lancé quatre réformes majeures qui cristallisent les oppositions. La réforme du système judiciaire vise à créer une nouvelle cour d'appel spécialisée dans les affaires de corruption de hauts fonctionnaires. Cette réforme, inspirée du modèle français de la Cour de justice de la République, est perçue par l'opposition comme une tentative de contrôle politique de la justice.

La réforme du système électoral propose l'introduction d'un scrutin mixte combinant scrutin majoritaire et proportionnel, similaire au système allemand. Actuellement, l'Assemblée nationale de 300 députés est élue selon un système mixte déséquilibré (253 sièges au scrutin majoritaire, 47 à la proportionnelle). La réforme proposée établirait un équilibre 200-100, mais l'opposition y voit une manœuvre pour affaiblir les petits partis alliés.

La réforme des retraites constitue le dossier le plus explosif. Le système actuel, déficitaire depuis 2012, nécessite une refonte urgente face au vieillissement accéléré de la population. L'âge de départ à la retraite passerait progressivement de 62 à 65 ans d'ici 2035, tout en augmentant les cotisations de 9% à 12% du salaire. Ces mesures, bien que nécessaires selon l'OCDE, suscitent une forte opposition syndicale.

Enfin, la réforme constitutionnelle propose de passer d'un mandat présidentiel unique de cinq ans à un système de deux mandats de quatre ans, avec possibilité de réélection. Cette réforme majeure nécessite une majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale et l'approbation par référendum, rendant son adoption hautement improbable dans le contexte actuel.

Dynamiques Partisanes et Stratégies Politiques

Le Parti démocrate, principal parti d'opposition, adopte une stratégie d'obstruction systématique qui rappelle les tactiques utilisées par l'opposition française lors de certaines réformes controversées. Dirigé par Lee Jae-myung, ancien candidat à la présidentielle, le parti mise sur l'usure du pouvoir et la mobilisation de sa base pour préparer les élections législatives de 2026.

Le parti au pouvoir, le Parti du Pouvoir populaire, tente de maintenir l'unité malgré les tensions internes. Plusieurs personnalités du parti ont publiquement critiqué la méthode gouvernementale, réclamant plus de consultation et de dialogue. Cette fronde interne affaiblit considérablement la capacité d'action de l'exécutif.

Les partis minoritaires, notamment le Parti de la Justice qui détient 12 sièges, jouent un rôle d'arbitre dans cette crise. Leur positionnement pourrait déterminer l'issue des votes sur les réformes, à condition que le gouvernement accepte des compromis substantiels.

Les mouvements citoyens, très influents en Corée du Sud depuis la révolution des bougies de 2016, se mobilisent des deux côtés. Les manifestations pro et anti-gouvernementales rassemblent chaque week-end plusieurs dizaines de milliers de personnes à Séoul, témoignant de la polarisation croissante de la société.

Implications Internationales et Défis Géostratégiques

Cette crise politique intervient à un moment critique pour la diplomatie sud-coréenne. Les tensions avec la Corée du Nord se sont intensifiées après la reprise des essais de missiles balistiques intercontinentaux en août 2025. L'instabilité politique interne complique la formulation d'une réponse cohérente et affaiblit la crédibilité internationale du pays.

Les relations avec la Chine, premier partenaire commercial de la Corée du Sud, souffrent également de cette instabilité. Pékin observe avec attention l'évolution de la situation, craignant qu'une radicalisation de l'opposition ne conduise à un rapprochement accru avec les États-Unis et le Japon.

Washington, de son côté, s'inquiète de l'impact de cette crise sur l'alliance bilatérale. La coopération militaire et technologique pourrait être affectée si l'opposition remporte les prochaines élections avec un programme de révision des accords de défense.

L'Union européenne, qui a récemment signé un accord de partenariat stratégique avec la Corée du Sud, surveille également l'évolution de la situation. Bruxelles mise sur la stabilité démocratique du pays pour développer les échanges économiques et la coopération technologique, notamment dans les domaines de l'intelligence artificielle et des énergies renouvelables.

Perspectives d'Évolution et Scénarios Possibles

Trois scénarios principaux se dessinent pour les mois à venir. Le premier, le plus probable selon les observateurs, consiste en un enlisement de la crise avec un gouvernement affaibli incapable de faire adopter ses réformes. Cette situation de blocage institutionnel pourrait perdurer jusqu'aux élections législatives de 2026.

Le deuxième scénario envisage une résolution négociée grâce à l'intervention de personnalités modérées des deux camps. Des figures respectées comme l'ancien président Kim Dae-jung Junior ou l'ancienne Première ministre Han Duck-soo pourraient jouer un rôle de médiateurs pour désamorcer la crise.

Le troisième scénario, le plus dramatique mais le moins probable, impliquerait une procédure d'impeachment contre le président. Cependant, contrairement à 2017, les conditions ne semblent pas réunies pour une telle procédure, l'opposition ne disposant pas des preuves suffisantes de violations graves de la Constitution.

En conclusion, la crise politique actuelle révèle les faiblesses persistantes de la démocratie sud-coréenne, près de quarante ans après sa transition démocratique. Si le pays a réussi sa modernisation économique, l'apprentissage de la gouvernance démocratique reste inachevé. La résolution de cette crise constituera un test crucial pour la maturité des institutions et la capacité du pays à concilier stabilité politique et nécessaires réformes structurelles.

Lire l'article original en coréen: Trendy News Corée

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires